17/06 18h16, Narvik, Norway
Quand je me suis faite mon entorse, je me suis projeté un instant dans une fin de voyage. Je n’y suis pas prête. Pas encore. Pas si tôt.
C’est cette pensée qui me fait le plus mal. Quelques jours plus tard, je prends un train, pour aller plus tôt à Stockholm. Je m’aperçois en faisant un point, qu’il n’en reste presque plus de disponible pour la Norvège. Je change mon programme et décide d’avancer mon départ de 10 jours.
Ma blessure a donc été déclencheur d’une vraie transition. Peut-être que sans elle je n’aurais pas pu arriver jusqu’ici. Mentalement depuis très peu de jours, me projeter dans une fin n’est plus un tsunami d’angoisse. Un brusque changement, dès mon arrivée à Stockholm.
Je pense qu’en prenant le train, j’ai coupé avec mon rythme constitué uniquement de tours de roue sans prendre conscience que je passais un nouveau cap en acceptant de lever le pied.
En me plongeant dans ma projection de parcours, je prends conscience du choix inconscient que j’ai fait. Je veux finir en tournant en rond. Une manière pour moi de ne pas marquer de fin. Pourtant, cette question me taraude, où vais-je considérer que j’ai atteint mon cap ? (au moins le Cap Nord c’était clair). Je crois que j’ai tendance à fuir la simplicité. Je suis libre de choisir quand ma quête du Nord se terminera et quand débutera mon retour vers l’Ouest ! (Je veux tout de même me retrouver avec Ulu au sommet d’un rocher face à la mer et crier)